Une assiette peut en cacher une autre

Vers une nouvelle conscience de la nourriture (Article paru dans la revue "Le choux brave" - Fév.2019)

L’engouement auquel nous assistons ces dernières années, envers de nouvelles formes de nourriture (bio, vivante, crue, légère, végane et même prânique) est bien le signe d’un appel profond de notre Être à vivre en cohérence avec les Lois de la Vie et du vivant. Cependant, si l’intention peut paraître honorable, le risque est de croire que l’alimentation serait une réponse à tous nos maux et deviendrait alors la solution miracle pour accéder au bien-être.

Toutefois, reléguer les conditions de notre bonheur à des éléments extérieurs à nous est une illusion à laquelle j’ai cru pendant longtemps mais ayant été moi-même végétarienne, puis végétalienne et enfin crudivore, j’ai bien été obligée de constater que cela ne m’a jamais empêchée d’être malade, stressée, en difficulté relationnelle ou en manque d’Amour.  C’est pourquoi l’alimentation (aussi saine soit-elle) lorsqu’elle obéit à des dogmes peut nous servir d’anesthésiant émotionnel, ce qui est malheureusement le triste rôle auquel elle est reléguée aujourd’hui.

 

Notre corps se nourrit d’Amour

Les raisons sous-jacentes à nos choix alimentaires, même les plus sains et les plus écoresponsables, peuvent chercher à nous maintenir dans une image acceptable et donc à nourrir une bonne conscience de nous-même plutôt que l’amour véritable. La fraise bio peut alors aisément remplacer la fraise Tagadda (bonbon chimique) et avoir exactement les mêmes effets désastreux sur notre santé. Autrement dit, les choix fondés sur des peurs, des « il faut » ou des « je dois » ont toutes les chances d’aboutir à l’inverse de ce que nous souhaitons soit, le mal être, les carences, les maladies…

Face à cela, et la plupart du temps, notre réaction primaire est d’aller chercher à l’extérieur de nous des responsabilités (c’est la faute de…) ou des réponses (c’est grâce à…) qui ont juste pour effet de nous éloigner de la solution qui se trouve à l’intérieur de nous mais que nous considérons comme étant le problème qui nous fait souffrir et contre lequel il faut se battre.

Ainsi, notre souffrance est le fruit d’une lutte acharnée contre nos émotions et toutes les parts de nous que nous jugeons inacceptables. Cependant, plus nous luttons, plus nous sommes projetés « hors » de nous et plus nous sommes coupés de notre véritable source de nourriture. Car en effet, notre corps se nourrit d’abord et avant tout d’Amour et c’est dans l’éveil de notre sensibilité et donc par l’intermédiaire de nos sens, que cette nourriture d’Amour s’épanouit en nous et imprègne profondément notre corps et donc notre santé. Pour me l’enseigner, la Vie m’a initiée à une forme d’alimentation tout à fait insolite qui, très paradoxalement, m’a conduite à arrêter de manger pour me nourrir véritablement !

 

La nourriture prânique

Pratique millénaire que l’on retrouve à travers toutes les cultures, la nourriture prânique consiste à capter directement à la source ce que le commun des mortels trouve dans l’alimentation solide : le Prâna. Le terme Prâna vient du sanskrit Pranayama et se traduit par souffle de vie, force vitale, énergie universelle. Ce principe vital constitue TOUT ce qui EST et selon les traditions on le retrouve sous d’autres appellations : Chi, Ki, Manas, Pneuma, Ruah, Wakonda, Orenda, Barraka, Orheus ou tout simplement Amour ou Lumière chez les chrétiens.

Des milliers de personnes à travers le monde prétendent se nourrir ainsi. De plus en plus en témoignent de façon publique, écrivent des livres, organisent des séminaires… Je découvre ainsi que nul besoin d’être un « Éveillé » pour arrêter de manger. En effet, l’être humain est doté d’un mécanisme qui lui permet de se nourrir de façons extrêmement diverses et variées, voire même sans apport solide. Tout est histoire de contexte, de croyance et de conscience. Pourtant, bien que plusieurs cas aient été observés de façon clinique, la science officielle ne valide en rien de telles capacités humaines, alors que certains chercheurs en physique quantique en parlent comme étant l’avenir de l’humanité.

Impossible, me direz-vous ! Incroyable en effet, néanmoins l’appel intérieur est si puissant qu’en 2015, je décide de me lancer moi-même dans cette aventure ahurissante. Ainsi, après un processus accompagné de 21 jours dans lequel j’apprends à capter le Prâna dans l’air pour m’en nourrir, je me retrouve à m’alimenter exclusivement d’eau et de tisanes avec un enthousiasme et une énergie décuplée !

 

Accueillir les émotions

Même, si dans les deux cas il y a abstinence d’alimentation, la pratique du jeûne n’a rien à voir avec celle de la nourriture prânique. En effet, le jeûne se fait dans la conscience d’arrêter de se nourrir pour mettre le corps au repos et dans ce cas le corps ne peut survivre au-delà de quelques semaines. Alors que l’alimentation prânique se fait dans la conscience de se nourrir autrement, ce qui permet alors au corps de se régénérer et vivre pendant des années !

Toutefois, s’ils sont différents sur l’intention, ces deux pratiques engendrent le même processus de nettoyage émotionnel en créant un terrain propice, dont on peut se saisir ou non, pour dénouer nos « indigestions émotionnelles ». Pour l’illustrer, mon témoignage est éloquent :

 

Après trois mois sans nourriture solide, ma première compulsion alimentaire apparaît. En effet, défini comme faisant partie du processus de stabilisation prânique, ce scénario est revenu à plusieurs reprises et notamment durant la première année. Une compulsion est une envie irrésistible de manger un aliment en particulier. Il s’agissait bien entendu de quantité minime, car mon estomac s’était beaucoup rétrécit, cependant cela se focalisait justement sur les aliments auxquels j’étais allergique, intolérante ou que je jugeais comme étant mauvais pour la santé. Face à cela, deux possibilités : soit passer à l’action et me sentir coupable, soit ne pas passer à l’action et me sentir coupable et frustrée. Que choisir ? Dans les deux cas, la compulsion persistait, se représentait et me harcelait sans cesse. Tant que je me jugeais, la culpabilité se renforçait et la compulsion avec, et cela jusqu’à ce que dans un grand lâcher-prise, j’accueille de façon inconditionnelle la part de moi qui se sentait coupable, ainsi que celle qui la jugeait. Bénissant alors l’aliment concerné comme la nourriture des dieux, je le dégustais avec bonheur et délectation. Ainsi la compulsion disparaissait définitivement, faisant place à un sentiment d’Amour et d’unité intérieure de plus en plus vaste et profond me permettant de continuer l’alimentation prânique.

 

Accepter de RESSENTIR

Cette expérience m’a permis d’intégrer plusieurs mécanismes de la nature humaine et en particulier le rôle des émotions dans le processus d’incarnation de l’Être dans la matière. En effet, nous sommes composés d’une dimension matière (notre corps de chair, limité et périssable) et d’une dimension Lumière (notre Être ou essence d’Amour, illimitée et non périssable), qui sont faites pour fonctionner ensemble et sont totalement indissociables. On pourrait ainsi dire que l’Amour nous colle à la peau !

Cependant, le processus qui permet la fusion et donc l’incarnation de la Lumière dans la matière passe par le RESSENTI. Autrement dit, pour permettre à notre essence d’Amour (notre Être) de s’épanouir en nous, il nous faut accepter de l’ÉPROUVER en accueillant son expression la plus ardente dans la matière : nos ÉMOTIONS.

Malheureusement, notre culture vouée au culte de la performance compare cette expression de Vie à de la sensiblerie et la condamne fortement. Par peur du rejet, nous avons alors verrouillé notre sensibilité par laquelle se canalise notre essence vitale, faisant de nous des « coquilles vides » cherchant à se remplir inlassablement.

 

Sommes-nous dans notre assiette ?

Une assiette peut en cacher une autre et à défaut de nous épanouir dans notre « assiette intérieure », qui s’appuie sur notre ressenti et l’expression de notre plénitude, nous recherchons alors le bien-être dans l’équilibre de notre assiette alimentaire qui s’appuie sur notre mental et la peur du manque. Ce faisant, au détriment du corps, du cœur et de l’âme, nous alimentons notre mental devenu obèse et tout-puissant. Cela ne signifie pas qu’il faille arrêter de manger, mais si nous souhaitons une alimentation qui nous rende véritablement vivant, elle ne peut être fondée que sur la libre circulation de la Vie et de l’Amour en nous et donc sur notre ressenti et non sur des théories issues, la plupart du temps, d’une vision duelle ou étriquée de la réalité.

Le fait de se sentir nourri est une conséquence de la célébration de la Vie en soi. C’est pourquoi, quels que soient nos choix alimentaires nous sommes conviés à jouir profondément de ce que nous mangeons. Que chaque repas soit l’occasion d’une véritable fête du corps, du cœur et de l’esprit. Qu’à travers, les saveurs, les couleurs, les senteurs, la convivialité des paroles et des gestes, notre sensualité soit exaltée, nos émotions bénies et notre sensibilité sublimée. Car c’est dans l’éveil total de nos sens et de nos ressentis que le corps de Lumière, notre essence d’Amour, s’incarne dans la matière et engendre le jaillissement de notre Divine Nature.

Dans cette perspective, la nourriture prânique ne peut plus se concevoir uniquement comme une démarche qui consiste à capter l’énergie prânique à l’extérieur de soi pour alimenter le corps, mais comme un état d’Être qui génère de l’énergie prânique (donc de la nourriture d’Amour), en permettant la libre circulation de ce principe vital en soi.

 

Se nourrir de ce que nous sommes

La Vie est éternelle et se nourrit d’elle-même, l’Amour est infini et se nourrit de lui-même, de la même façon nous nous nourrissons de ce que nous sommes. Ainsi, puisqu’il suffit de se laisser féconder par la Vie pour éveiller les capteurs prâniques que sont nos sens, alors TOUT devient nourriture.

L’Amour dit OUI à Ce qui EST, il ne juge pas, ne condamne pas, il aime sans condition et ce faisant, transforme tout ce qui ne lui ressemble pas afin de nourrir le cycle infini de la Vie. Pour lui, la nourriture se trouve dans TOUT ce que nous sommes, y compris dans ce que nous jugeons mauvais. C’est pourquoi, dès lors que nous accueillons de façon inconditionnelle les parts de nous-même jugées inacceptables, elles s’empressent de donner le meilleur d’elles-mêmes. Le « plomb » des émotions se transforme alors en « or » qui se révèle au monde à travers des qualités, des dons et des talents aux couleurs et aux fragrances uniques à chacun.

Chaque fois que nous sommes dans l’expression de nos richesses intérieures, libre d’Être et de partager notre douce et divine folie, non seulement nous nous sentons pleinement nourris mais nous ensemençons également les autres, la Terre et l’univers tout entier. Le cycle de la Vie s’étant accompli en nous-même, il nous relie à la connaissance intuitive de ce qui nourrit véritablement et alors peut-être, allons-nous oublier de manger !

 

 

Pour en savoir plus sur mon expérience vous pouvez visionner cette vidéo


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Commentaires: 2
  • #1

    carol brun (samedi, 11 mai 2019 18:05)

    Merci pour cette vidéo Mary et ces articles qui résonnent bien avec mon ressenti et ma façon d'être...Et puis cette façon de présenter a éclairé des parties confuses en moi notamment quand on ne sait pas comment s'aimer!! Je vous écoutais lors d'émissions du Grand Changement je vous découvre plein d'autres talents. Je vous espère rayonnante malgré ou grâce à toutes ces turbulences ...
    Chaleureusement Carol

  • #2

    J.Bouin (samedi, 08 octobre 2022 21:56)

    Merci pour ce partage. Gratitude et Lumière �