Doit-on tout accepter sans rien faire ?

 

« Acceptes Ce qui Est, laisse aller ce qui était, aie confiance en ce qui sera »

Bouddha

  • Qu’est-ce que c’est encore cette connerie ? Un truc du genre ou tu te reçois une claque dans la gueule et où il faut que tu tendes l’autre joue, c’est ça ?
  •  (Rire) Mais non, pas du tout ! Mais tu as raison, c’est vrai qu’il y a beaucoup de confusion autour de cette phrase. Accepter, ce n’est pas se soumettre à des conditions inacceptables sans rien faire. Bien au contraire, il ne s’agit pas de subir les évènements de notre vie, mais d’en devenir le Maitre.
  • Ah, alors là ça me semble nettement plus intéressant ! Comment tu fais ça toi ?
  • Tout d’abord, réfléchis un peu : Pourquoi juges-tu une situation comme étant inacceptable ?
  • Ben parce qu’elle n’est pas juste !
  • Oui, certainement mais surtout parce qu’elle déclenche en toi des sensations et des émotions qui sont bien souvent insupportables et donc inacceptables . Par exemple, au regard de la situation mondiale et de la mesure de confinement actuelle observe quels sont les ressentis présents en toi ?
  • De la peur, ça c’est sûre et peut être aussi de la colère et de la tristesse…J’sais pas pourquoi !
  • Peut-être ça te rappelle quelque chose ?
  • Oui, je l’avais complètement oublié mais maintenant je me souviens que lorsque j’étais enfant ma mère m’enfermait dans le placard à balais quand je la dérangeais trop et je me sentais terrorisée et comme jetée dans une poubelle …
  • Donc, si je comprends bien, cette situation extérieure vient réveiller une blessure en toi ?
  • Oui, et je m’en serais bien passé !
  • Mais tu sais, ce que tu vis est tout à fait normal et illustre très bien ce que je souhaite t’expliquer. Nous avons tous un placard à balais, à l’intérieur de nous, dans lequel se trouve enfermées de vieilles blessures enfouies et lorsque par résonance la vie ouvre la porte du placard et laisse s’échapper ces douloureuses mémoires, alors nous entrons dans des mécanismes de défense très primaires :

  1. Soit, nous nous rebellons contre la situation afin d'entrainer l’arrêt ou le changement de ce que nous pensons être la cause de notre souffrance.
  2. Soit, nous nous rebellons contre nous-même afin d’anesthésier ou d’éradiquer les émotions prohibées que nous ne voulons surtout pas ressentir.
  • Et c’est ainsi, que nous devenons notre propre bourreau en renforçant un peu plus les blessures de notre enfant intérieur.
  • On est obligé de choisir ? Parce que, honnêtement, moi, je fais les deux en même temps. Je me sens tellement terrorisée et impuissante que je fais tout mon possible pour changer ça !
  • L’un n’empêche pas l’autre et de toutes façons dans les deux cas, nous sommes coupés de nous-même, dans la résistance et la « Ré-action » face à Ce qui Est. Résultat des courses, le passé reste enfermé dans le présent et nous vivons dans un enfer permanent en lutte contre nous-même et contre la Vie ! Accepter Ce qui Est,  ne veut pas dire accepter ou subir les évènements extérieurs mais accepter et accueillir la seule réalité présente, c’est à dire la Vie en soi. Ce n’est donc pas la situation qu’il s’agit d’accepter mais ce qu’elle nous fait éprouver à l’intérieur !
  • Dès lors que je m’abandonne pleinement à la Vie en moi en accueillant de façon inconditionnelle les émotions et ressentis intérieurs - quels qu’ils soient - alors ils se transmutent en ressources créatrices et permettent ainsi l’avènement de mon Être profond. C’est dans ce total lâcher-prise, en renonçant à tout objectif de résultat, que se révèle, telle une évidence, la pensée juste, la parole juste, l’action juste qui me permettra d’interagir avec et dans la réalité extérieure afin de la transformer.Cette 3eme façon d’agir, que j’appelle l’intégration émotionnelle permet de passer de la « Ré-action » incohérente, inefficace et dissociante à l’Action juste, puissante et unifiante.
  • Bon, je commence à comprendre qu’en fait on ne reste pas sans rien faire, bien au contraire on fait beaucoup mieux !
  • Exactement, car aller à la rencontre de notre monde intérieur, faire face à nos propres démons, à nos blessures, à nos faiblesses, à nos mensonges, à notre lâcheté envers nous-même… afin de les accueillir et de les embrasser de tout notre cœur n’est pas une mince affaire. C’est peut-être même la chose la plus difficile. Et pourtant, c’est le seul chemin qui génère l’incarnation de notre Être souverain dans la matière et donc l’activation de notre puissance dans le monde. Mais il y a une condition à cela, celle d’ÊTRE PRET A MOURIR face à ses propres démons intérieurs. Et je parle au sens propre du terme, car notre mental ne fait pas la différence entre mort réelle et mort symbolique.

 


  • Et qu’est-ce qui se passe si j’veux pas mourir ? Parce que sincèrement, j’ai pas du tout envie de mourir moi !
  • Si tu n’es pas prête à mourir face à toi-même, alors tu resteras telle une esclave, soumise et dépendante à toutes autorités extérieures. Tu attends qui toi pour te délivrer : le prince charmant, l’Etat providence, le messie ou les extras terrestres ? Regarde tout ce qui se passe autour de toi, le monde entier lutte et se débat pour savoir qui ou quoi va sauver le monde … C’est ce qu’on appelle le mythe du sauveur dans lequel nous nous sommes perdus depuis la nuit des temps.
  • Ben c’est vrai que ça fait réfléchir !
  • Et bien justement, si on arrêtait un peu de réfléchir et de s’accrocher à ce foutu mental qui fait de la résistance ? Car il n’y a que l’Amour qui soit prêt à mourir vraiment. C’est pourquoi seul notre cœur a cette capacité de transmuter le plomb de nos émotions en or et de libérer notre véritable puissance.
  • Pourtant, nous réprimons cette puissance au profit du pouvoir illusoire de la pensée et de la volonté mentale. Mais il est temps de comprendre que notre mental n’a aucun pouvoir de transformation. Bien au contraire, plus il cherche à changer les choses et plus il augmente les résistances aux changements. Car ce faisant, il est dans un désir de contrôle et non dans l’acceptation de Ce qui Est. Quant à la pensée, on dit qu’elle est créatrice et pour cause, à la racine de chacune de nos pensées se trouve une énergie informationnelle qui n’est rien d’autre qu’une mémoire émotionnelle. Aussi, nous pouvons bien reprogrammer tout notre système de pensées, si nous n’avons pas transmuté les mémoires émotionnelles qui sont imbriquées avec lui, cela ne changera rien à notre vie sauf d’avoir le sentiment de tourner en rond !
  • Ouais, et quand on tourne en rond c’est qu’y a un truc qui n’tourne pas rond !

 


  • Tout à fait, car l’humain est un Être en évolution, il n’est pas censé stagner ! D’ailleurs, il est intéressant d’observer qu’en tant qu’humain, nous sommes dotés d’une âme qui est en fait à une immense mémoire émotionnelle. Car soumise aux cycles des réincarnations, notre âme porte en elle les mémoires de nos vies antérieures, de nos dettes karmiques, de nos souffrances, de nos enfermements mais également de nos qualités, de nos dons et talents… L’émotion est donc le propre de l’Être humain. Elle a été nécessaire jusqu’à présent dans cette grande aventure de l’éveil de la Conscience, mais l’ère du Verseau dans lequel nous entrons actuellement, signe l’avènement de l’Être Supramental et entraine un processus accéléré de purification et de libération des mémoires de l’âme.
  • L’être supra quoi ?...
  • L’Être Supramental. Sri Aurobindo, guide spirituel et auteur de nombreux livres a été le premier à en parler dans les années 50. Tout cela pour te dire que si complot il y a, c’est de l’univers tout entier qu’il provient. A travers cette crise mondiale sans précèdent, c’est également une opportunité sans précédent que la Vie nous offre pour plonger au cœur de notre cœur et reprendre le pouvoir que nous avons délégué à l’extérieur de nous, depuis des millénaires. Car il faut quand même reconnaître que le massacre des peuples, les fléaux, les luttes de pouvoir, les mensonges, les manipulations, les complots n’ont jamais cessés d’exister. Quelle soit grande ou petite, l’histoire n’est constituée que de cela.

  • Oui, t’as raison ça tourne en rond !
  • Sais-tu par exemple, que nous avons plus de chance de mourir au sein de notre foyer (sous les coups d’un père, d’une mère ou d’un conjoint) que dans un accident ou dans une guerre ? C’est pourtant la triste réalité, la famille sensée être un cocon enveloppant et sécurisant est en fait le premier lieu de violence. Et cette violence est parfois si subtile et pernicieuse qu’elle en est d’autant plus tragique et préjudiciable. Car non visible et non conscientisée, elle se projette à notre insu de l’intérieur vers l’extérieur faisant du tissus social la scène où se rejoue le drame de notre histoire intime. Ainsi le monde extérieur est le pur reflet de notre monde intérieur. Subies ou non, conscientes ou non, nous sommes tous porteurs de ces mémoires collectives jusqu’au fin fond de notre âme. Elles conditionnent nos pensées, nos choix, nos paroles, nos actions et cela dans tous les domaines de notre vie… Aujourd’hui, les masques que nous portons en nous-même depuis des siècles et des siècles se manifestent en pleine lumière. Nous ne pouvons plus les ignorer, tous nos comportements de soumission sont révélés au grand jour et c’est insupportable !… On en prend plein la gueule comme tu dirais, nous sommes démasqués !
  • Alors, si tu te sens impuissant et que tu ne sais pas quoi faire dans ces temps de crise, observe les domaines de ta vie les plus affectés et suis le fil de tes émotions. Je peux t’assurer que le chantier intérieur est immense et qu’il y a vraiment de quoi faire !...
  • Ok, j’ai compris et j’ai hâte d’aller consoler toutes les parties blessées en moi !
  • Noooonn, mais t’as rien compris. Tu ne dois pas chercher à les consoler sinon tu exerces encore du contrôle sur elle. Tu es juste invitée à les laisser Être sans aucune condition, c’est à dire accepter de les éprouver dans ta chair et de lâcher prise… Écoutes, inscris-toi à un atelier de pratique, tu comprendras mieux ! Mais là je dois partir… Et comme tu as commencé la vidéo avec Boudha , moi j’ai envie de la terminer avec Jésus. 

Parce que finalement, ça va peut-être te faire rire, mais Jésus, à sa façon, a été le premier à faire de l’intégration émotionnelle. Son passage sur terre, il y a un peu plus de 2000 ans au début de l’ère du Poisson, a eu lieu pour nous éveiller à l’Amour cosmique. Embrassant de tout son cœur les démons de l’humanité, il a accepté de les éprouver dans sa chair et il est mort sur la croix pour nous ouvrir le chemin et nous montrer très précisément la méthode. Ce faisant, il nous a donné le pouvoir d’accomplir la même œuvre que lui.

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